Comparaison système québécois et marocain

Le taux d’emploi au Maroc est faible, témoignant d’une sous-utilisation du facteur travail. Cet indicateur est le reflet d’une faible participation au marché du travail et des difficultés rencontrées pour intégrer ce marché. La sous-utilisation du facteur travail se traduit par une production et des revenus moindres. L’emploi est un excellent indicateur pour mettre en avant la forte dualité du marché du travail marocain. Au niveau national, le taux d’emploi est de l’ordre de 42,8% en 2015. Cette proportion cache des disparités selon les différentes catégories de la population. Ainsi, le taux d’emploi en zone urbaine (environ 35%) est plus faible que dans les zones rurales (55%). Le taux d’emploi des femmes (22,2%) est plus faible que celui des hommes (64,8%). L’emploi demeure peu qualifié, 61,3% des actifs occupés étaient sans diplôme en 2015. L’accès à l’éducation favorise un accès plus facile à l’emploi. Le taux d’emploi tend à être supérieur pour les diplômés du supérieur que pour les personnes sans niveau d’éducation ou diplômés du secondaire.

Le Maroc, 2ème hub de l’enseignement supérieur en Afrique, se place en 10ème position des pays d’accueil et semble avoir pris conscience ces 10 dernières années de l’importance du développement d’une politique d’attractivité de son enseignement supérieur dans le continent. Il se caractérise par un système d’enseignement supérieur public de qualité en comparaison avec certains pays africains francophones. Il a engagé l’adoption du système LMD au même titre que les pays européens et les autorités ont mis en place des procédures d’accréditation pour les diplômes nationaux et pour les diplômes d’universités. Cette offre diversifiée peut encourager vers un choix d’étape pour les étudiants africains avant de poursuivre leurs études en Europe. Les filières les plus demandées sont la médecine, l’ingénierie et l’administration. Le Maroc connaît depuis quelques années une multiplication d’établissements d’enseignement supérieur privés étrangers de niveau de qualité inégale et la présence de programmes français délocalisés souvent de renommées tels qu’HEC, Sciences Po ou l’École centrale. Il octroie également des bourses aux étudiants africains, en provenance de plus de 42 pays, par le biais de l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI).

Tandis que au Québec, la situation est largement différente, le Québec est un véritable vivier pour l’emploi puisque près de 1,4 million d’emplois seront à pourvoir d’ici à 2020. En raison des départs massifs à la retraite des baby-boomers, le Québec a besoin de main-d’œuvre dans tous les secteurs d’activités. Plus des trois quarts d’entre eux (1 070 000) sont liés au remplacement des départs massifs à la retraite des baby-boomers et 316 000 seront créés pour répondre à la croissance économique. Une baisse généralisée du taux de chômage est attendue d’ici à 2020 et il devrait se situer à 5,2% -soit le plus bas observé depuis 1967.

Les immigrants ont, dans ce contexte, leur carte à jouer puisqu’ils devraient fournir 17% de cette main-d’œuvre.

Si Montréal et sa région restent le point de chute privilégié des nouveaux arrivants, la métropole enregistre cependant un taux de chômage de 9,1%. S’installer en Québec peut donc être une option à considérer très sérieusement.